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Victime de désinformationVictime de désinformationQu'est-ce que la désinformation ?Opposé à information, ce terme est devenu courant aujourd'hui et devient hélas de plus en plus important. La désinformation désigne l'ensemble des techniques de mensonge à destination de la société ou d'un groupe d'individus particulier. Elle est utilisée pour influencer l'opinion publique principalement mais aussi de protéger des intérêts privés. Dérivé de propagande, le mot est apparu à la fin du 20ème siècle. Pourtant on sait que la désinformation était déjà utilisée au Moyen-Age avec la découverte de documents anciens qui étaient volontairement falsifiés. La désinformation est différenciée de propagande car les moyens de manipulation de l'opinion publique sont détournés et non directs. Il n'y a pas de « lavage de cerveau », on ne force pas les personnes à se faire une fausse image de la réalité. En revanche, la désinformation les invite, voir les convainc de se donner une fausse image. Les personnes restent cependant libres de croire ou non aux informations qui reçoivent. Seulement, il est assez difficile de résister à la désinformation surtout quand elle est bien tournée et qu'elle touche des sujets auquel beaucoup d'entre nous y sommes attentifs tels que le terrorisme ou encore les actuels conflits sociaux-politiques. Vérifier l'information demeure le seul remède contre la désinformation. La désinformation dans notre sociétéOn peut affirmer que la société d'aujourd'hui est touchée par la désinformation. Marc-Olivier Padis, professeur agrégé en Lettres Modernes et directeur des études chez Terra Nova (un think tank), a tenu une conférence le 23 novembre 2015 à l'Université de Toulon. L'intitulé de cette conférence est « Comment résister à la désinformation ? ». Il y dit que l'actuel fléau de désinformation aurait commencé depuis les attentats du 11 septembre 2001 où sont apparues très vite des théories complotistes. Et l'évolution fulgurante des réseaux numériques n'a pas réellement arrangé les choses. Elle a facilité la propagation des flux de désinformation de manière plus ou moins virale à travers le monde entier. C'est devenu un problème médiatique assez sérieux car elle a nourrit la paranoïa. Marc-Olivier parle de « l'âge des rumeurs ». Et on peut noter également un problème de confiance vis à vis des médias dominants du fait qu'ils soient dirigés pour la plupart d'entre eux par des personnalités ou des groupes puissants. Bouygues ferait pression sur sa filiale TF1 pour obtenir des marchés publics en soudoyant le gouvernement par exemple. Ou encore aux USA, Rupert Murdoch, actionnaire majoritaire de la News Corporation, entretiendrait de bonnes relations avec Georges W. Bush et Tony Blair. De ce fait, un grand nombre de sources d'information indépendantes se sont créées comme des sites d'informations « citoyens » (AgoraVox) ou des blogs qui sont gérées par des amateurs ou des passionnés mais possédant des degrés inégaux d'expertise. On y croise alors toutes sortes d'informations sur ce genre de média, des plus sérieuses au plus suspectes. Une désinformation épanouie dans notre mode de vie actuelAvec les moyens de communication de maintenant, l'accès à l'information est désormais plus facile, plus rapide et moins coûteux. Cela a donné naissance à un tout nouveau style médiatique, celui d'écrire le monde en direct. C'est assez rare dans l'histoire du journalisme. « Les chaînes d'information en continu alimentent un appétit de comprendre tout en créant une frustration. » dit Marc-Olivier. « Il y a une surcharge d'information, il est de plus en plus difficile de faire une synthèse de l'actualité et de prendre du recul sur ce qui se passe réellement. On ne sait plus comment trier les nouvelles qui nous arrivent et sommes tentés de nous prémunir contre l'information qui ne cadre pas avec nos représentations. De manière assez inattendue, cela a pour effet de renforcer nos préjugés en sélectionnant seulement ce qu'on a envie d'entendre, surtout quand les nouvelles sont mauvaises. ». Aujourd'hui, le bilan d'une journée mondialement médiatisée se résume souvent en trois points : ce que l'on sait, ce que l'on ne sait pas et ce qui est faux. Ce dernier point est tout récent. En effet une toute nouvelle catégorie journalistique a dû être mise en place pour réfuter les fausses rumeurs. Ainsi on va trouver maintenant des onglets « Désintoxication » sur de nombreux journaux en ligne par exemple. On connaît d'ailleurs les sites comme HoaxBuster.com qui ont pour but de limiter la propagation de canulars (hoax) qui circulent sur le Web. « Internet affaiblit les médiateurs de l'information traditionnel en rendant possible une diffusion beaucoup plus large de discours non vérifiés, qui relèvent simplement de l'opinion. » affirme Marc-Olivier. Désinformation 2.0La désinformation est présente partout que ce soit à la TV, à la presse, à la radio mais elle est surtout présente sur Internet. Le Web 2.0 soutient l'individualisme expressif notamment avec la montée en succès des réseaux sociaux comme Twitter ou Facebook. Tout les usagers de ces services sont libres d'exprimer leurs opinions sur la toile. Seulement ce sont ces pensées qui nous induisent en erreur car le caractère même d'une opinion, c'est justement qu'elle n'est pas vérifiée rationnellement. Une opinion n'est qu'un préjugé selon Marc-Olivier. Autrement dit, des flots de désinformation sont aujourd'hui produits par des internautes. Selon les fonctionnalités offertes par les réseaux sociaux, il est même possible de partager la désinformation produite, permettant de l'entretenir, ou de réagir créant à nouveau des fausses informations. Et cela de manière parfois involontaire et naïve de la part du public. Un mal dont beaucoup en tire profit comme des entreprises qui posteraient des avis clients positifs sur leurs produits par exemple, des politiciens mais aussi plus dangereux encore, des mafias qui s'en servent pour radicaliser et recruter. Marc-Olivier les appelle « les entrepreneurs de la désinformation ». Des conseils existent pour prévenir la désinformation sur le Web comme identifier son auteur, s'interroger sur son expertise ainsi que ses intentions et vérifier l'information sur plusieurs sites de références et même ailleurs que sur Internet. Étudier également l'URL de la page et éventuellement le propriétaire du nom de domaine peut permettre d'avoir une idée sur la qualité des informations publiées. Le plus important est de savoir que la désinformation existe bien.
Thomas, pour l'Université de La Rochelle (NewCMIst édition 2016) |